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Publié par Gérard Benoit

Pour représenter le peuple en 2017 : un Parlement citoyen !
Publié le 14 juillet 2015 | Pas de commentaire

Alors que tout le monde convient désormais que ce système représentatif ne fonctionne plus, que les partis ne bénéficient plus de la confiance publique, les leaders politiques considèrent qu’on peut continuer comme cela. Les mêmes qui nous accusent régulièrement d’être rétifs aux réformes persévèrent dans le conservatisme le plus outrancier et le plus inefficace… Quelle inconséquence ! La seule possibilité de modifier cette incroyable situation est donc entre nos mains à nous citoyennes et citoyens. La chance est que nous pouvons le faire assez simplement. Puisque les partis politiques refusent de démocratiser les institutions, organisons nous-même la démocratisation concrète, pragmatique, d’une vie politique que tout le monde présente comme totalement inadaptée désormais. C’est le devoir sacré des citoyen(ne)s – l’équivalent paisible du droit à l’insurrection inscrit dans notre Constitution- que d’intervenir directement lorsque la gouvernance du pays est ainsi si manifestement bloquée.
Il suffit de préparer dans les circonscriptions dans les deux ans qui viennent- le temps est largement suffisant pour construire cette novation – des candidatures n’émanant pas des partis politiques pour les élections au parlement de 2017 qui suivront l’élection présidentielle. Ce qui n‘est pas possible pour cette dernière – la proposition d’un parrainage citoyen des candidat(e)s à la présidentielle faite par la commission Jospin a été retoquée sans même un débat – l’est pour les fonctions de député(e). Dans ce cas le parrainage par des élus n’est absolument pas nécessaire pour présenter des candidat(e)s.
Les partis politiques pourront donc continuer à se concentrer sur la seule élection qui les obsède : la présidentielle. La campagne électorale pour les élections au parlement redeviendra, elle, un moment démocratique majeur sous l’initiative et le contrôle de la population. Elle n’aura plus pour seul objectif de « donner » mécaniquement au Président et à un parti, la majorité parlementaire ! Ce qui revient à nier toute responsabilité, dialogue et contrôle continus directs des député(e)s avec et auprès de leurs électeurs.
La perspective d’élire des député(e)s citoyen(ne)s permet de rééquilibrer les pouvoirs entre le Président et le Parlement. Rééquilibrage dont les partis parlent sans cesse sans jamais le faire. Surtout lorsque ces partis arrivent au pouvoir, quelques aient été leurs solennelles promesses antérieures.
Cette perspective très concrète, très accessible, permettra de ne plus avoir un parlement croupion, avec des élu(e)s aux ordres de l’exécutif et des partis alors que le parlement doit devenir la représentation véritable du peuple dans sa diversité et sa créativité. Ce sont de réels débats parlementaires non corsetés a priori qui permettront de dégager sur chaque question spécifique comme sur les questions transverses, notamment budgétaires, avec l’apport de toutes les techniques participatives (démocratie continue…) les majorités démocratiques nécessaires. D’échapper à de prétendues règles d’intérêt général confondues aux intérêts historiques des dominants, de raison d’État (s), de normes technocratiques et de chiffres soit disant indiscutables. La séparation des pouvoirs, fondement même de la démocratie, (re)deviendra une réalité ! Le parlement citoyen pourra parfaire cette séparation des pouvoirs en détachant définitivement le pouvoir judiciaire de l’exécutif.
Cette perspective permettra le renouvellement complet de parlementaires s’engageant sur le mandat unique en dehors de tout cumul, quel qu’il soit. En dehors de tout plan de carrière politique avec ce que cela exige de subordination stricte à l’appareil partisan, d’abandon de toute créativité propre et de concertation continue avec ceux qui vous ont élus. Elle permettra d’échapper à ce que les nouveaux « jeunes » député(e)s ne proviennent plus désormais que de la seule filière …des assistants parlementaires, des cabinets d’élus. Phénomène aujourd’hui systématique qui réduit à néant le prétendu apport du renouvellement des générations, qui porte à son terme l’endogamie politique, la fabrication de bébés-monstres totalement dépendant de leurs parrains politiques.
Un Parlement citoyen conduira à l’entrée significative de député(e)s représentatifs de catégories aujourd’hui honteusement absentes ou presque totalement absentes du parlement (pauvres, ouvriers, employés, artistes, scientifiques, diversité ethnique, culturelle..).
Enfin du changement, du vrai !
L’avantage décisif de cette perspective est qu’elle n’exige aucune modification de la Constitution ou du code électoral et qu’elle ne peut déboucher sur aucune crise institutionnelle. Elle n’exige pas plus l’accord ou le non-accord préalable des partis politiques. Il ne s’agit en rien de disqualifier ces derniers par principe. Ils ont été historiquement très utiles pour l’affermissement et le jeu de la démocratie, respect. Ils peuvent, peut-être, sous d’autres formes, le redevenir. Mais répéter en 2017 le même scénario représentatif ne peut aboutir qu’aux mêmes échecs, aux mêmes impuissances.
La société civile a suffisamment d’expérience (à l’échelle de la France comme à l’échelle européenne et internationale) pour configurer circonscription par circonscription des agoras citoyennes aptes à construire des participations et des représentations ouvertes. Agoras respectueuses de toutes les diversités, créatives, coopératives à responsabilités internes réciproques et réversibles. Chacun de ces collectifs trouvant le mode de sélection des candidat(e)s à l’élection à partir de savoirs déjà bien expérimentés (par exemple l’élection sans candidatures déclarées…). Il ne s’agit pas de recentraliser à nouveau la commande dans une espèce de parti politique des sans partis Contrairement à cette folle idée qui veut qu’il n’y ait chaque fois au final qu’une seule solution possible la diversité des voies, des modes d’organisation et de décision doit enfin être cultivée. Cela n’exclut en rien de trouver des convergences, des communions et des cohérences nationales, européennes et mondiales afin de pouvoir gouverner. Mais celles –ci, qui ne déboucheront pas fatalement sur des choix uniques, seront élaborées par les député(e)s citoyen(ne)s, contrôlées par leurs électeurs et non imposées à eux, non pré définis à l’avance.
Par principe cette construction ne peut se faire qu’en dehors des partis politiques. Non pas pour rechercher une quelconque neutralité politique des propositions et des mandats susceptibles de répondre aux considérables problèmes à traiter. Bien au contraire il s’agit de pouvoir exprimer par le peuple et ses représentants une capacité politique de tous les instants.
Il s’agit de la réappropriation du politique par les citoyen(ne)s dépossédés par la logique du développement –séparée, autarcique, professionnalisée- des partis politiques. En cela il s’agit de collectifs citoyens politiques, ayant pour objectif la conquête du pouvoir politique parlementaire. Mais à aucun moment il ne s’agit de partir des partis politiques, pas même pour viser à les dépasser. Si historiquement la droite et la gauche veulent dire quelque chose cette polarité ne dit plus rien aujourd’hui concernant l’essentiel des politiques menées depuis plusieurs décennies par les différents pouvoirs qui se sont succédés dans notre pays. Chacun voit bien qu’aucun des partis politiques dit républicain, aucune de leurs alliances ou constructions communes, ne peut plus recueillir désormais les suffrages de celles et ceux qu’ils ont déçus ou/et écœurés par cette pratique séparée, professionnalisée, autarcique du politique. Les partis n’ayant pas exercés de responsabilités gouvernementales ces dernières décennies ne peuvent pas plus prétendre à l’alternative démocratique puisque quels que soient leurs programmes affichés ils fonctionnent sur les mêmes conceptions obsolètes de la représentation et du pouvoir.
A droite, au centre comme à gauche il est, en France – dans la relation singulière au politique qui n’est ni celle de l’Espagne, ni de la Grèce, pas plus celle de l’Italie que des États-Unis etc. – trop tard, notamment au regard des classes populaires et les jeunes – pour trouver une issue dans la représentation politique actuelle. Fermer les yeux sur ce constat, promettre que cette fois-ci un ou des partis politiques sont capables de proposer une alternative c’est risquer au pire de reproduire 2012, au pire du pire aller à un accident démocratique majeur dès 2017.
Nous pouvons construire les agoras citoyennes pour gagner le pouvoir politique parlementaire en 2017 quel que soit le ou la président(e) de la République partisan(e) qui sera élu(e).
Je prends de premières initiatives au niveau du département de l’Ardèche où je réside pour enclencher le processus et j’informe mes réseaux d’amis au niveau national. J’appelle toutes celles et tous ceux qui se retrouvent dans ce texte à faire de même. Oui un « autre mode de développement est possible ». Il passera par une réappropriation populaire diverse de la politique et de sa représentation, par l’élection d’un Parlement citoyen.

A partir du 14 juillet 2015 aux âmes citoyen(ne)s, formons nos agoras, marchons vers un Parlement citoyen !
Daniel Le Scornet.

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